De nombreuses abeilles fréquentent le jardin pour y polliniser les fleurs. Elles ne sont pas agressives. Il y a donc mille raisons de les accueillir et d’apprendre à connaitre les différentes abeilles pour mieux les protéger.

Reconnaitre les différentes abeilles ?

L’abeille domestique, Apis mellifera, est un insecte de l’ordre des Hyménoptères qui
comprend plus de 100 000 espèces. Il y a aussi de nombreux petits insectes bourdonnants qui sont de la même famille, celle que les savants appellent Hyménoptères. Mais ce sont des abeilles sauvages dites « solitaires », car elles ne vivent pas en colonie dans une ruche. Elles sont pourtant plus nombreuses que les abeilles « à miel » dans la nature ! Votre jardin et votre maison en accueillent certainement plusieurs espèces.
À vous de les découvrir en les observant dans les jardins !

L’abeille gyrophare : Près de la fenêtre, voici l’osmie rousse. Cette petite abeille inspecte les trous d’évacuation d’eau des fenêtres, pour y faire son nid ! Ce sera fait quand vous verrez des trous bouchés avec de la terre.

La coupeuse de feuille : Du côté de votre rosier, s’active la mégachile. Elle découpe des petits morceaux de feuilles pour tapisser son nid. Un nouveau genre de papier peint en quelque sorte… Pour la reconnaître à coup sûr, regardez sous son ventre : elle a une grande brosse (une sorte de panier), presque toujours recouverte de pollen orange de fleurs !

La charpentière : Sur la vieille souche au fond de ton jardin, une grosse abeille noire aux reflets violets cherche une cavité pour faire son nid. Comme elle ne trouve rien à son aise, la voilà qui part vers la maison : la charpente aura peut-être une cavité à son goût… D’où son nom, sans doute, d’abeille charpentière.

L’abeille des terriers : Menez l’enquête dans les parties piétinées de la pelouse, là où la terre semble être tassée. Vous découvrirez des petits tas de terre ressemblant à des mini volcans, gros comme une pièce de deux euros. L’andrène a creusé ici son terrier pour y pondre quelques œuf. Voir aussi cet article de l’INRA sur l’andrène

La guêpe coucou : Sur le mur ensoleillé de votre maison, se promène la chryside. Cette petite guêpe aux jolies couleurs cuivrées et vert métallique recherche les nids des abeilles solitaires.
C’est une guêpe coucou car, comme l’oiseau du même nom, elle va pondre dans le nid des autres… Quel culot !

L’eumène est une guêpe maçonne : elle fabrique un petit pot de terre pour pondre ses œufs dedans.
La scolie des jardins, guêpe inoffensive pour vous, parasite les gros scarabées.
Le sphex paralyse les criquets pour les emporte dans son terrier …
Le bourdon des pierres, lui, vit en petites colonies.
La guêpe dorée parasite … les abeilles solitaires !

Un livret pédagogique pour tout savoir sur les butineuses du jardin
➡ Reconnaitre les habitants de la ruche
➡ Les différents métiers d’une abeille
➡ Comment les abeilles récoltent le nectar des fleurs
➡ Quelles plantes pour nourrir les abeilles
➡ Le métier d’Apiculteur
➡ Pourquoi et comment aider les abeilles

Télécharger le livret

Une vie d’abeille

Une abeille pèse 80 à 100 mg et elle peut transporter jusqu’à 70 mg de charge. L’abeille de printemps vit en moyenne 20 à 35 jours, l’abeille d’hiver : 170 jours et plus.
Une colonie, comprend : 10 à 80 000 abeilles mais une seule Reine qui pond pond jusqu’à 2000 œufs par jour, 130 000 par an et 500 000 dans sa vie En une journée, une colonie de 40 000 abeilles, dont 30 000 butineuses, visitent 21 millions de fleurs, soit 700 fleurs par abeille. Une butineuse récolte en moyenne 40 mg de nectar, ce qui donnera 10 mg de miel et 20 mg de pollen. Nombre de voyages nécessaires pour ramener un litre de nectar : 20 à 100 000. Nombre de voyages nécessaires pour obtenir 10 kg de miel : 800 000 à 4 millions.

Apprend à les reconnaitre ?

La reine :

Son abdomen est plus gros, plus long et plus pointu que celui d’une ouvrière. C’est une véritable machine à pondre. Sa vie durera en moyenne 5 ans. Commandant en chef de la ruche, elle peut avoir sous ses ordres plus de 80 000 ouvrières qui obéissent à ses décisions sans discuter.

Le faux-bourdon

C’est le mâle de la ruche. Mais il n’est pas seul. Il y a environ 2 500 mâles dont l’unique travail sera de féconder la reine lors du vol nuptial une fois dans leur vie. Ils vivent en moyenne 50 jours.

L’ouvrière

C’est celle que l’on rencontre dans la nature. L’été, elle vit, en moyenne 40 jours. Celles qui naissent à l’automne vivront jusqu’au printemps en hivernant. Durant sa vie, elle accomplira différentes tâches : nourricière, cirière, magasinière, butineuse…

Les différents métiers de l’abeille

Du 1er au 3ème jour qui suit sa naissance : l’abeille est nettoyeuse. Elle est chargée du nettoyage les alvéoles.

Du 4ème au 10ème jour l’abeille devient baby-sitter : elle nourrit les jeunes larves (bébés abeilles) et prend grand soin du couvain. Elle nourrit aussi la reine et la nettoie en la léchant longuement (elle s’imprègne ainsi de son odeur).

Du 11ème au 20ème jour l’abeille devient maçon (cirière) : elle construit les alvéoles en cire de la ruche. Elle est aussi magasinière : elle assure la réception du nectar à l’entrée de la ruche et le stockage du pollen. Elle est aussi vigile : elle garde l’entrée de la ruche pour chasser les intrus. Si le temps est très chaud, elle travaille comme ventileuse pour rafraîchir sa ruche. Celle-ci doit rester à une température de 35°.

Au-delà du 20ème jour l’abeille devient une butineuse et récolte nectar, pollen, propolis et eau.
Une fois posée sur une fleur mellifère, l’abeille écarte les pétales, plonge sa tête à l’intérieur, allonge sa trompe et aspire le nectar qu’elle met dans son jabot. Elle rentre ensuite à la ruche, pour déposer son chargement dans la bouche des abeilles magasinières.
Pour tout savoir sur le butinage des abeilles

Les abeilles meurent au bout de 40 à 45 jours.

Protéger les abeilles

L’abeille est au cœur du dispositif de protection de l’environnement. Sensibles à la qualité de leur environnement, les abeilles qui contribuent à la pollinisation de 80% des espèces de plantes à fleurs et à fruits de notre planète, soit plus de 200 000 espèces, ont un rôle essentiel dans le maintien de notre biodiversité. Selon les dernières données de l’INRA, 35% de la quantité de notre alimentation et 65% de sa diversité dépendent de la pollinisation par les abeilles.

La pollinisation en déclin

Les abeilles sont des fécondatrices exceptionnelles, en effet en butinant 700 fleurs en moyenne par jour, l’abeille assure la vitalité et le renouvellement des plantes à fleurs. Lorsque l’on sait que 80% des plantes sont pollinisées grâce aux abeilles, on comprend l’enjeu et le rôle essentiel de l’abeille dans l’équilibre de l’espèce végétale et le maintien de la biodiversité.

Comprendre pourquoi les abeilles sont en en danger

La biodiversité en question

La diminution de la bio-diversité se répercute sur la chaîne de la vie. Fragilisée par la réduction de ses ressources alimentaires, l’abeille se développe mal, se reproduit mal, sa population diminue et par voie de conséquence la pollinisation diminue, donc les espèces végétales se reproduisent moins et la biodiversité est menacée à son tour….

Découvrir les plantes mellifères

L’agriculture en difficulté

L’abeille est un allié inestimable pour les agriculteurs. Bénévole, consciencieuse, rentable, elle participe à la pollinisation de nombreuses cultures comme les arbres fruitiers, les cultures oléagineuses (colza, luzerne…), certains légumes… La pénurie d’abeilles est donc une menace pour la production agricole et le rendement de nos cultures..

Des chiffres en mémoire

Sans les abeilles, confiture, amandes, café et fruits disparaîtraient de nos assiettes. La production de lait serait également affectée, car les vaches laitières se nourrissent
en partie de luzerne qui doit être pollinisée.

le petit déjeuner avec ou sans abeille

Fabrique un nichoir adapté à chaque abeille

Tu as compris pourquoi les abeilles sont indispensables à la biodiversité. Alors à toi de jouer maintenant, fabrique-leur un nichoir adapté. Une vieille bûche percée conviendra à la grosse abeille charpentière ou à la petite osmie. L’andrène préférera un morceau de terre crue pour y creuser un nid. La mégachile investira un fagot de tiges creuses.

nichoir à abeilles
© Edition Plume de carotte

Un jardin pédagogique à l’école

Rien de tel qu’un jardin scolaire pour permettre aux élèves d’observer la nature et découvrir la biodiversité. Que ce soit un jardin potager dans lequel les enfants plantent graines et plants ou un mini jardin de classe, les élèves raffolent de cette activité ludique et pédagogique.

Elle est l’occasion d’observer comment poussent les plantes, de faire l’apprentissage de la patience  mais aussi de découvrir les multiples petites bêtes du jardin . Nourrir les oiseaux et apprendre à les reconnaitre, accueillir un hérisson, observer le balai des abeilles butineuses et des papillons, de construire un abri à insectes polinisateurs…)

De beaux partages en perspective ! Et l’occasion d’intégrer le programme ECO_ECOLE de l’association TERAGIR sous le patronage d el’Éducation nationale.

 

Ressources Pédagogiques

par niveau
Collège, Lycée Cycle 1 Cycle 2 Cycle 3
par matière
Sciences